Lecture musicale, discussion et échanges autour du Manifeste pour une écologie culturelle.

Patrick Scheyder au piano - Nuit Blanche juin 2024 Patrick Scheyder au piano - Nuit Blanche juin 2024
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Entrée libre et gratuite, sans inscription

C’est le paradoxe du siècle: nous savons que la catastrophe écologique est là, mais il ne se passe … pas grand-chose! Pas de changements structurels de l’économie pour atténuer les effets du dérèglement climatique et préserver la biodiversité, ni de changement majeur de mentalités. Les opinions publiques résistent ou se fracturent sur la question de l’urgence environnementale. L’écologie qui devrait nous rassembler, est un sujet clivant.

L’écologie culturelle propose une voie inédite pour dépasser ce paradoxe et s’approprier l’écologie au travers de la culture, ciment de la société. Elle vise à dépasser la peur du changement, à situer les transitions dans une continuité et non dans une rupture anxiogène, pour faire advenir une écologie inscrite dans notre passé, qui nourrisse notre présent et inspire notre futur. Car l’écologie sera culturelle ou ne sera pas.

L'atelier débutera par une lecture musicale de Zoé Kellenberger, étudiante en théâtre au Conservatoire de Genève, avant de laisser place à une discussion et des échanges entre le pianiste Patrick Scheyder et le géographe Nicolas Escach, animés par l’urbaniste Marcos Weil.

Photo : Florent Mahiette (Patrick Scheyder lors de la Nuit Blanche Académie du Climat 2024)

Intervenants

Portrait de Nicolas Escach

Nicolas Escach est géographe et maître de conférences. Formé à l'ENS de Lyon, docteur et agrégé, il a enseigné les stratégies territoriales durables dans plusieurs universités en France et à l'étranger et a parallèlement travaillé comme conseiller pour les collectivités territoriales. Il dirige actuellement le Campus des Transitions où une pédagogie immersive prépare les nouvelles générations à agir à l'heure de l'Anthropocène.

Nicolas Escach est également l’auteur de plusieurs ouvrages (Les Danois, 2017; La France à l’heure nordique, 2021; Manifeste pour une écologie culturelle, 2022; Pour une écologie culturelle, 2023) et intervient régulièrement dans la presse écrite (Le Monde, Libération, Le Monde diplomatique) ou à la radio (France culture, Radio classique).

Il est avec Patrick Scheyder, Pierre Gilbert et Ariane Ahmadi l'un des cofondateurs du mouvement de l'écologie culturelle. Depuis 2020, il est maire-adjoint de Caen en charge de la ville durable.

Patrick Scheyder (photo Guillaume Poli)

Pianiste, auteur et co-fondateur du mouvement de l'Écologie culturelle.

Son approche des relations entre culture et écologie se fonde sur l'histoire, la culture, l'art et le sensible:

  • Pour l'histoire je développe le concept d'une écologie en 3D. Elle associe le présent au passé, pour construire un futur désirable. La mode des Nouveaux Imaginaires pour «sauver le monde» n'aura de sens que si ces imaginaires se trouvent des racines, ancrées dans l'histoire, pour créer une filiation entre les préoccupations d'hier et celles de notre futur. Un futur «déraciné» n'a que peu de chances d'aboutir.

  • La culture n'est pas que l'art. La culture est tout autant nos habitudes, la façon de nous vêtir, de manger et d'échanger qu'une symphonie de Mozart. Je plaide donc pour une extension du mot culture à la «banalité» du quotidien : l'écologie doit se banaliser au sens noble du terme.

  • Le rapport du GIEC étant réservé quant à sa compréhension aux connaisseurs, une approche sensible et culturelle de l'écologie permet de toucher un plus grand nombre. L'écologie scientifique doit s'adosser à une écologie culturelle pour convaincre. Cette approche culturelle permet de s'approprier le sujet dans l'intime, et d'incarner des chiffres et des concepts qui paraissent autrement virtuels, et froids. L'écologie sera culturelle ou ne sera pas ; le libéralisme a bien compris ce paradigme, lui qui a su s'insérer dans la sphère de l'intime comme à l'échelon de l'économie planétaire.

Photo : Guillaume Poli

Portrait de Marcos Weil

Au bénéfice de plus de 40 ans de pratique professionnelle, Marcos Weil porte un intérêt particulier aux projets associant et croisant des expertises de différents domaines.

Privilégiant une approche systémique, humaniste et sensible de la ville, il milite pour un urbanisme plaçant le vivant, humain et non humain, au cœur des projets. Il est engagé auprès de nombreuses associations professionnelles et citoyennes.

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