Vivre en ville dans l’incertitude, et la planifier!

Les premiers enseignements que l’on peut tirer de la Ville Covid durant l’année 2020 se sont exprimés dans les capacités de résilience et de changement que les citadin-e-s ont démontré. En réponse à l’urgence sanitaire, le local a repris un rôle majeur en donnant un nouvel élan à la solidarité, à l’ingéniosité et surtout à la transformation des modes et des pratiques du travail. Dans cet échange à trois voix avec Maryam Yunus Ebener (Maire d’Onex) et Ariane Widmer (urbaniste cantonale au Département du Territoire), le sociologue et homme politique français, Jean Viard, tend à distinguer deux types de territoires. Ceux dotés de l’art de produire des richesses, les métropoles urbaines, en opposition avec ceux dotés de l’art de vivre.

Les trois interlocuteur-trice-s soulignent dans ce riche échange les perspectives d’accélération de la transformation des villes aussi bien que les opportunités de se rapprocher des citoyens grâce à la légitimité accrue d’une transformation durable. En corollaire, ils observent également la nécessité de ne céder ni à la panique ou à la précipitation car les enseignements se dessinent dans le temps. De même, la perception des décideur-se-s est stimulée et souvent réajustée par les besoins exprimés par la population et les acteurs de la société civile.

L’accumulation des défis à court et moyen terme, que représentent les urgences sanitaire et écologique, rencontre de similaires échos citoyens dans les approches à mettre en œuvre pour y répondre. Le momentum actuel permet, grâce à une écoute accrue des besoins de la population, de faire émerger deux forces essentielles: le local et le collectif. De cette intelligence proprement collective naîtront les manières de répondre aux défis posés par le changement climatique et à l’indispensable réduction du bilan carbone de notre collectivité.